Il y a des îles où on s’ennuie
des îles mornes
aux jours interminables
des îles où l’horizon se perd
dans le brouillard
et derrière le brouillard
toujours la brûme
des îles qui distillent
des tourbes humides
froides et acides
comme un renvoi
le lendemain d’un jour de cuite
des îles fades
comme la soupe
d’un poireau jeté dans la Baltique
des îles aux rives moroses
cirrhose
à la lumière de cave
comme un jour
pas vraiment levé
rampant entre aube et crépuscule
des îles grises,
dans l’attente imprécise
d’une menace indécise
venue de derrière
les frimas, la buée
une serre sur le cœur
lassée de mélancolie
des îles où l’on s’ennuie
par mode de vie
ce sont les…