La Chine n’utilisant pas l’alphabet, elle a mis au point une transcription officielle afin de siniser les noms propres en écriture « latine ».
Crest s’écrit ainsi : 克雷斯特, qui se dit (approximativement) : Kè léi sī tè.
L’idéal est qu’un nom propre ressemble phonétiquement à l’original mais ait EN PLUS une « jolie » signification. Par exemple Coca Cola, se dit 可口可乐 : kěkǒukělè : « Le gouleyant qui rend joyeux ».
Que voudrait dire Crest en Chinois ?

Crest : 克雷斯特
克 – kè – contenir, restreindre, surmonter et aussi gramme (1 kg/1000)
雷 – léi – tonnerre
斯 – sī – ceci, cela, ainsi
特 – tè – spécial, unique, distingué
En se tortillant les méninges, on pourrait dire de Crest, sans chauvinisme aucun, qu’elle est : « (la cité) incomparable qui maîtrise le tonnerre ». Il est vrai que la région enregistre des niveaux kérauniques (le nombre de jours où s’entend le tonnerre) exceptionnels, mais le lien avec Taranis, dieu gaulois du tonnerre et donc des Voconces est purement poétique.
La Drôme, quant à elle, a d’emblée un très grand nom : 徳龙省 : Dé lóng shěng
德 – dé – la voie de la vertu, de la morale, de l’éthique, de la bonté. C’est l’une des vertus cardinales du confucianisme.
龙 – lóng – le dragon, animal totémique de la Chine
省 – shěng – la région
La Drôme en chinois ? « La région sur la voie de l’éthique du dragon ». Immense signification !

A noter que 龙 – lóng – le dragon – s’écrit aussi : 龍 . En effet, une bonne partie des caractères chinois possède deux écritures, l’une simplifiée, l’autre classique. On peut voir cette forme classique – 龍 – gravée sur le monument à la mémoire de Maurice Long, au cimetière de la remarquable chapelle Saint Pierre de Chabrillan, dont les murs semble-t-il retiennent d’antiques graffitis grecs et peut-être aussi arabe (voir photo : déchiffrage bienvenu). Maurice Long – 1826-1923 – fut gouverneur général de l’Indochine, député de la Drôme. Il a laissé son nom à l’une des rues de Crest.
