coïto ergo sum

« Cogito ergo sum ».
Certes, mais avant de penser, il faut être,
ou plutôt exister.
Selon les grammairiens
« être » est un verbe d’état.
Etre est !
Ne pourrait-il pas l’être ?
De quel état parle-t-on ?
Pour lire ou entendre, il faut qu’oxygène
et glucose alimentent l’entendement.
Il faut que mon cœur ait battu,
le sang circulé
les synapses fulguré
l’univers tourné.
Etre est le mouvement d’exister,
l’appétence à perdurer et se maintenir singulier
dans l’instabilité et le flux
où se dessinent des vortex,
des môles de transiente stabilité,
les figures d’étranges attracteurs
comme des frondes pour propulser
dans le cosmos immense,
le destin des glébeux à la tignasse céleste.
Etre serait un verbe d’état ?

Oxymore ! Le verbe, c’est l’action, le geste,
l’onde qui ébranle le vide : la vie !
Comment l’action pourrait-elle être état ?

Puisqu’il faut naître pour penser,
il faut un coït au cogito.
« Coïto ergo sum »: je copule donc je suis !

Publié le Catégories Poésie